Une farce macabre
Pour nous résumer, en particulier depuis la chute du Mur de Berlin, les multinationales de larmement opérant depuis la France ont décidé délargir leur marché. Elles ont dépêché des VRP qui ne sont autres que des représentants de lEtat ou des hommes politiques (sur lesquels nous reviendront plus loin dans cet article) en direction des pays du Tiers-Monde afin découler les armes quelles produisent. De fait, elles dictent la politique étrangère de la France dans le cadre dune pure stratégie commerciale quitte à armer des dictateurs, des groupes politiques, des minorités ethniques, des réseaux terroristes ou des Etats qui nont parfois même pas besoin des armes quelles proposent ou qui ne devraient surtout pas être armés compte tenu des menaces quils pourraient faire peser sur la sécurité internationale par la suite. Au moyen dintermédiaires bien placés, ces VRP entrent en contacts avec les leaders de ces différentes entités pour négocier les contrats. Ces derniers sont dautant plus faciles à convaincre, que les acheteurs (et les intermédiaires) bénéficient la plupart du temps dune commission extrêmement importante pouvant atteindre au total jusquà 10% des marchés réalisés.
Mais le scandale ne sarrête pas là. Bien entendu, étant donné que ces ventes représentent parfois des centaines de millions voire des milliards de francs, on peut se demander comment certains pays, dont la dette extérieure est parfois incommensurable, peuvent se permettre de payer les contrats signés. Autrement dit, pourquoi ces multinationales signent des contrats avec des acheteurs qui ne sont pas solvables (Saddam Hussein avant la Guerre du Golfe par exemple). A la différence des autres pays grands exportateurs darmes, la France couvre ces ventes par le biais dune assurance-crédit (la Coface) chargée dindemniser le vendeur en cas de non-paiement. Les pots-de-vin sont même inclus dans la police signée à cette occasion et cette dernière est approuvée par les plus hauts représentants exécutifs de lEtat. Ces acheteurs ne payant jamais leur dette et la Coface étant un organisme dEtat, cest finalement le contribuable français qui achète ces engins de mort à ces multinationales pour les offrir " gracieusement " aux multiples dictateurs ou réseaux terroristes de par le monde. Et le comble, cest que même les pots de vin utilisés dans le processus pour récompenser tout ce beau monde sont également couverts par la Coface.
Mais pourquoi les différents gouvernements qui se sont succédés depuis les années 70, se sont fait les complices (et plus tard, les pantins, par le jeu de la corruption et du chantage) de ces marchands de mort ? En privée, certains prétendent quil sagit de défendre un des fleurons de lindustrie française et protéger ainsi de nombreux emplois. Mais la réalité est bien autre. Il suffit de savoir pour sen rendre compte, quune partie importante des pots-de-vin prévus ne sont jamais versés aux destinataires concernés mais reviennent discrètement en France, bien souvent en liquide, pour " récompenser " les partis politiques et leurs représentants alors au pouvoir et qui ont aidé à la conclusion des marchés en question.