Les loups dans la bergerie

Comme l’actualité récente nous l’a démontré, depuis plus de 30 ans, le Parti Socialiste (mais également certains partis de droite), le monde des médias, des grands groupes industriels, et depuis 1981, les structures gouvernementales et de l’administration, furent infiltrés par ce qui est couramment appelé " les réseaux trotskistes ". En bref, dans les années qui suivirent la révolution étudiante de 1968 en France, des réseaux d’extrême gauche se sont constitués visant à pénétrer les structures politiques du pays afin d’en influencer les décisions et orienter leur politique pour servir leurs propres intérêts. Ces réseaux étaient bien organisés en cellules cloisonnées ; les hommes qui les constituaient étaient idéologiquement motivés voire légèrement fanatisés ; et ils étaient bien entraînés pour mener une action clandestine de longue haleine.

Des rumeurs persistantes depuis plusieurs années au sein du PS, mentionnaient que, Lionel Jospin lui-même, le Premier Ministre actuel, avait fait partie de ces réseaux dans les années soixante-dix. Lorsque ces rumeurs furent publiées, la réaction de Lionel Jospin fut tout à fait surprenante : il affirma haut et fort qu’il s’agissait d’une erreur et que ces données concernaient son frère. Sauf que les investigations de la presse et les révélations d’anciens chefs de ces réseaux confirmèrent qu’il s’agissait bel et bien de lui. Finalement, il confessa avoir été un membre de ces organisations lors d’un discours devant l’Assemblée Nationale sans oublier de proférer une menace en sourdine concernant certaines affaires politico-judiciaires qui secouent encore la droite en ce moment et en particulier, Jacques Chirac, l’actuel président. Mais pour rester simple le fait est qu’il avoua contraint et forcé et révéla ainsi qu’il avait tout simplement menti dans ses premières dénégations.

Ce qui est remarquable, c’est que peu ou prou, tous les étudiants ou professeurs à la fin des années soixante furent peu ou prou en relation, voire temporairement membres d’organisations d’extrême gauche. Il lui aurait facile de déclarer qu’il s’agissait d’une erreur de jeunesse – en effet, d’autres leaders de l’opposition ont eux-mêmes temporairement fait partie d’organisations d’extrême droite dans ces années là. Mais il a préféré mentir ce qui est toujours un risque considérable pour n’importe quel homme politique dans sa position. Et en fait, on comprend mieux pourquoi lorsque l’on sait que l’investigation révéla quelques temps plus tard qu’il faisait partie d’une opération clandestine d’une des cellules confidentielles de ces réseaux visant à infiltrer et à influencer sur le long terme, le principal parti de gauche en France.